lundi 11 avril 2011

PIMCO parie contre la Fed

Pour revenir à quelque chose de plus terrestre...

In March, Pimco's flagship Total Return Fund (TRF) has now taken an active short position in US government debt: -3% on a Market Value basis (or $7.1 billion), and a whopping -18% on a Duration Weighted Exposure basis. And confirming just what PIMCO thinks of US-related paper is the fact that the world's largest "bond" fund now has cash, at a stunning $73 billion, or 31% of all assets, as its largest asset class on both a relative and absolute basis.
ZeroHedge

Rappel: PIMCO n'a plus de bons du trésor US depuis mars 2011 (billet du 9.3.)
Fin de QE2: Fin juin 2011.

"QE" s'apelle en fr. "assouplissement quantitatif", on en apprend tous les jours ...

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2 commentaires:

  1. Jean-Claude dit m.... aux marchés
    Cécile Chevré

    Cela pourrait être le début d'un livre dont vous êtes le héros. Une version pour adulte versé dans l'économie... ou du moins qui s'y intéresse vaguement.

    Quel est l'homme à abattre ?
    Vous êtes face à deux banquiers centraux. A votre droite, Jean-Claude Trichet de la BCE ; à gauche, Ben Bernanke et sa Fed. Vous pouvez en éliminer un. Lequel ?

    Jean-Claude Trichet traîne de sacrées casseroles dans les journaux. Ancien président controversé de la Banque de France, il l'est encore plus à la tête de la BCE. Il faut dire que Trichet n'a pas tiré le gros lot. La BCE est le reflet du manque d'unité et de cohésion de la zone euro. Si elle vole au secours des pays en détresse, l'Allemagne fronce les sourcils... Si elle laisse faire, les marchés se fâchent. Bref, pas facile d'être dans les souliers de Jean-Claude.

    De son côté, Ben Bernanke, le président de la Fed, a les mains beaucoup plus libres. L'économie américaine croule sous ses créances pourries ? Pas de problème, la Fed rachète le tout sans trop poser de question. Le gouvernement américain a besoin d'argent pour ne pas faire faillite ? Que cela ne tienne, il rachète à tour de bras des bons du Trésor. Et quand c'est la Fed qui finit par faire faillite, le Trésor la renfloue, avec de l'argent imprimé.

    Mais tout n'est pas rose de l'autre côté de l'Atlantique : des voix – de plus en plus nombreuses – s'élèvent pour critiquer la politique laxiste de la Fed et dénoncer la montée de l'inflation.

    Ah... l'inflation. Jean-Claude et Ben doivent en cauchemarder la nuit.

    Pour 0,25%, vous avez 3 messages
    La semaine dernière, Jean-Claude Trichet a remonté les taux directeurs de la BCE. Rappelez-vous, après le krach de 2008, ils avaient été ramenés de 4,25% à 1%. Deux ans et des brouettes plus tard, ils viennent de remonter à 1,25%.

    Un quart de point, cela ne paraît pas beaucoup comme cela mais c'est très significatif pour plusieurs raisons.

    1. La BCE donne un premier signal : l'économie est suffisamment rétablie pour ne plus avoir besoin de taux extrêmement faibles. Qu'importe si les marchés sont dopés aux injections de liquidités, Trichet choisit de remonter ses taux.

    Sur le papier, ce n'est pas forcément une mauvaise idée. Un quart de point en plus ne devrait pas tout faire basculer.

    2. Deuxième signal envoyé par la BCE : oui, la hausse des prix est un problème. Officiellement, Ben Bernanke balaie ce genre de soucis d'un revers de main mais dans les faits, Européens comme Américains, nous remarquons tous que les prix augmentent.
    .../...

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  2. .../...
    Bernanke fait l'autruche en mettant en avant la "core inflation", qui ne prend en compte ni les prix de l'énergie, ni ceux de l'alimentaire. C'est sûr, un indice qui ne prend pas en compte le prix du baril à plus de 110 $, un boisseau de blé à plus de 8 $ ou celui de soja à près de 14 $ est un indice fiable !

    Trichet a lui décidé de prendre l'inflation à bras-le-corps. Elle s'affiche déjà à plus de 2,6% dans la zone euro, au-dessus de l'objectif maximum de 2%.

    Mais essayons d'y voir plus clair. Augmenter les taux d'accord... mais est-ce ainsi qu'on peut lutter contre la hausse du cours des matières premières ? Pour empêcher le baril de pétrole de flamber ? La BCE peut remonter ses taux autant qu'elle le veut, le problème c'est que nous devons faire face à une inflation importée.

    3. Dernier message de Trichet en choisissant de remonter ses taux : les pays dits "périphériques" de la zone euro ne sont pas le principal souci de la BCE.

    La remontée des taux sera, certes, progressive mais elle devrait, à moyen terme, renforcer l'euro face aux autres devises qui n'en finissent plus de couler – en particulier le dollar.

    La hausse n'aura pas une influence immédiate sur des pays qui sont déjà obligés d'emprunter à des taux allant de 8% à 12%, mais cette décision de Trichet montre clairement que la politique de la BCE ne sera pas dictée par les besoins de la Grèce, de l'Espagne, de l'Irlande, du Portugal... ou même de la France.

    Un euro fort devrait pénaliser les exportations européennes. Une mauvaise nouvelle pour les pays les plus fragiles dont l'économie n'a clairement pas besoin de cela. "Oui, mais", me direz-vous "l'Allemagne est aussi une puissance exportatrice". Vous avez raison, mais l'économie allemande se porte bien. La production industrielle en février est en hausse de 1,6% par rapport en janvier, ce qui en rythme annuel la porte à 14,8%. Notre voisin teuton se porte donc bien.

    Rien à voir avec la Grèce, l'Irlande ou le Portugal. Le pays a dû se résoudre à faire appel à l'aide de l'UE et du FMI. Un renflouement pour le moment estimé à 80 milliards d'euros. Le Portugal doit rembourser 4,23 milliards d'euros dans les jours qui viennent mais ne dispose plus que de 4 milliards de trésorerie. Vous comprenez pourquoi le gouvernement portugais s'est enfin décidé appeler au secours.

    Un ralentissement des exportations signifie des tensions supplémentaires sur la croissance des pays fragiles et donc à terme une nouvelle hausse des taux auxquels ils empruntent.

    Et les Etats ne sont pas les seuls concernés par la décision de la BCE. Les ménages européens, surtout dans les pays méditerranéens, sont fortement endettés. Par exemple, la pratique des emprunts immobiliers à taux variable est bien plus répandue en Italie et en Espagne qu'en France. La remontée des taux risque d'entraîner ces ménages dans le surendettement.

    Qu'est-ce que cela signifie pour vous ?
    Attendez-vous à de nouvelles turbulences dans la zone euro ! Comme le souligne Jérôme Revillier dans l'article ci-dessous, la décision de la BCE est l'arbre qui cache la forêt. Nous venons de le voir, à moyen terme, la remontée des taux directeurs aura des conséquences négatives sur les économies des pays de la zone euro qui n'avaient vraiment pas besoin de cela. Chute de la monnaie en perspective ? C'est la question que se pose Jérôme dans son article : http://www.moneyweek.fr/20110452525/conseils/marches-monetaires/dollar-chine-fed-trichet-bernanke/

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