lundi 13 septembre 2010

Les aliments menacés de nouvelles hausses de prix

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C'est surtout nous qui sommes menacés, les aliments s'en foutent, eux.

Le pouvoir d'achat, préoccupation numéro un des Français en 2008 lors de la flambée des matières premières, sera-t-il le nouveau sujet d'inquiétude de cette rentrée ? Après avoir traversé une période d'accalmie, les produits alimentaires font en effet à nouveau l'objet de tensions inflationnistes.

En cause, un affolement des cours du blé, du cacao, du café, et de nombreuses autres matières premières agricoles. La sécheresse en Russie et l'annonce consécutive par ce pays, début août, d'un embargo sur ses exportations de céréales a provoqué une flambée du cours des grains, et notamment du blé : + 65 % depuis le mois de juillet sur le marché européen d'Euronext et + 46 % à Chicago.

Or cette hausse a aussi des effets désastreux en aval sur les industriels et les filières agricoles, comme celles de la volaille et de la viande. L'alimentation du bétail, riche en céréales, représente en effet 60 % à 80 % des charges des éleveurs. "Depuis juin, nos coûts de production se sont accrus de 25 centimes par kilo de viande produite, déplore Jean-Michel Serres, président de la Fédération nationale porcine (FNP). Résultat, on travaille à perte. Le prix auquel nous vendons le kilo de carcasse de porc ne dépasse pas 1,30 à 1,35 euro, alors que nous produisons aujourd'hui le kilo entre 1,40 et 1,50 euro."

Pour compenser cette hausse des coûts de production, les éleveurs voudraient pouvoir augmenter leurs prix. "Si chaque intermédiaire n'en profite pas pour augmenter sa marge, la hausse ne devrait pas être dramatique pour le consommateur, qui paie sa côte de porc 7 euros le kilo", relativise M. Serres.

Guy Odri, directeur général délégué du groupe de volailles Doux, estime pour sa part que l'envolée des cours mondiaux des céréales aura "une répercussion immédiate sur les prix de vente des produits transformés". Il évalue entre 6 % à 7 % la hausse à venir des prix de la volaille sur le marché mondial.

Déjà, Alain Bazot, le président de l'association de consommateurs UFC-Que choisir, s'inquiète. Il redoute que, comme en 2008, les industriels, puis la grande distribution arguent de cette hausse des coûts des matières premières pour faire payer le consommateur. Or ces hausses ne sont pas toujours justifiées. A titre d'exemple, le prix de la farine, qui ne compte que pour 4 % dans le prix de la baguette. M. Bazot est d'autant plus vigilant qu'"ensuite les prix ne baissent jamais d'autant quand le cours des matières premières rechute..." "Il y a un effet cliquet qui ne sert qu'à gonfler les marges des industriels et de la grande distribution", s'agace le porte-parole des consommateurs.

Selon les économistes, la remontée des cours des matières premières se répercutera inévitablement sur le pouvoir d'achat des Français. Et, même contenue, l'inflation qui en résultera, de l'ordre de 2 % en 2011, intervient dans un contexte de stagnation des revenus des ménages, et notamment des salaires. Autrement dit, le consommateur risque de souffrir. D'autant qu'il s'agit d'une "mauvaise inflation", car elle est totalement importée, note Alexander Law, économiste chez Xerfi.

Habitués à être en première ligne des débats sur la défense du pouvoir d'achat, les distributeurs préparent leur défense. D'emblée, ils rappellent qu'en 2010 les prix de grande consommation ont baissé (de - 0,31 % en juillet sur un an selon les chiffres Nielsen-LSA). Cet effort a été "pénible", indique Jérôme Bédier, président de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) et a, dit-il, "rogné sur nos marges". Marges, estimées à 1,7 % en moyenne en 2009 par une étude Casas et associés, réalisée pour la FCD, contre 3 % en 2003.

Mais les distributeurs savent qu'une valse des étiquettes fera fuir les clients vers les enseignes maxidiscomptes. Alors que débutent les négociations avec les industriels pour fixer les tarifs de 2011, les enseignes ont une stratégie pour limiter la casse : se battre face aux gros industriels pour bloquer les hausses de prix et se montrer plus conciliants avec les PME et les petits producteurs, qui sont eux, étranglés par les hausses de coûts.

"On ne se laissera pas faire"

"Les industriels comme Mars, Nestlé laissent entendre qu'ils ont besoin de hausses tarifaires. Mais ils ne se portent pas si mal à en juger par leurs performances financières !, signale notamment Serge Papin, patron de l'enseigne Système U. Vis-à-vis de ces grands groupes, on ne se laissera pas faire. En revanche, il faut de l'empathie avec le monde agricole. On ne peut pas dire aux éleveurs de porcs ou de volaille : "débrouillez-vous !"."

Chez Leclerc, une enseigne où l'offre de prix bas est l'argument numéro un, le message est le même. Dans leurs premières propositions de négociations tarifaires, les industriels évoquent des augmentations de prix de l'ordre de 5 % à 8 % pour le café, de 7 % à 8,7 % pour les produits de panification, de 9 % pour les biscuits et le sucre, et de 8 % pour la volaille. Soit une progression moyenne de l'ordre de 5 %, calcule Michel Edouard Leclerc, le patron de l'enseigne. "La plupart de ces hausses, on les refusera", assure-t-il, tout en précisant qu'il sera prêt néanmoins à les accorder aux PME.

La grande distribution sera-t-elle aussi vertueuse qu'elle le laisse entendre ? Au final, toutes ces négociations se joueront dans l'ombre. Le Monde

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13 commentaires:

  1. Un groupe de grande distribution utilise l'arme suivante pour sanctionner un industriel qui augmente trop ses prix :
    Il le retire de ces référence de produit jusqu'à ce qu'il plie. Un exemple, la marque Kellogg's est retiré des rayons des supermarché Leclerc jusqu'à ce que Kellogg's reviennent sur ces anciens tarifs ou les augmentent que très légèrement.

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  2. Retirer une marque notoirement connue est aussi une pratique à double tranchant. On le voit mal par ex Leclerc retirer le coca cola...

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  3. et voilà, pendant qu'on pousse à acheter de l'or, le prix des denrées de bases prennent la tangente.

    petit rappelle historique:

    pendant la ruée vers l'or, ce qui se sont enrichis sont ceux qui vendaient du matériel d'orpailleur, de la bouffe...

    Les autres se faisaient racheter leur pépite contre des dollars pour s'offrir à manger, le nécessaire et parfois un peu de plaisir...

    serial (12/20 en histoire de l'or)

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  4. Serial : Et le ferero rocher d'or, il faut acheter ou pas ??

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  5. On finira bien par rendre les OGM attractifs... .

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  6. "pendant la ruée vers l'or, ce qui se sont enrichis sont ceux qui vendaient du matériel d'orpailleur, de la bouffe..."

    l'éducation : ya que ça ! merci !

    wendy(épicière-quincaillère)

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  7. au fait : ukan, tu es là là incognito ?
    tu n'es pas UKAN ?

    pour le reste : depuis que je le dis ici : Affamés ! comme on est déjà Abrutis et Asservis (voir les textes précédents de Maha)...on est au bout, quoi !

    affamés empoisonnés, secoués par une ou deux armes climatiques et hop ! le tour est joué !
    même pas besoin d'une guerre atomique, de cow boys et d'indiens.

    nous dirons que c'est de notre faute, trop de retraite, de sécu, pas assez de travail, d'économies, de "prévention", nous dirons que nous n'avons pas été prévoyants ! c'est ça !

    nous le diront à la tv et nous bloguerons de rage et de désespoir !
    pardon, de fin, pardon de faim !

    wendy(brodeuse)

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  8. a l'anonyme,

    Pour le ferero, tu peux l'acheter, mais je te conseille de manger que l'emballage c'est ce qu'il y a de meilleur.

    A wendy, mon épicière de choc,


    Je viens de trouver ce lien sur conspiCC.

    Y a de quoi faire de l'éducation.
    (j'ai pas encore lu, mais il semble qu'il y ait de la matière)

    http://www.megaupload.com/?d=8U97C7BQ

    En ce qui concerne ton dernier post, il n'y a rien à sauver dans ce monde, sauf nos âmes. La mort est au bout du chemin, même pour les psychopathes qui mènent le baal. Alors brandissons haut l'étendard de la dignité humaine, et n'ayons pas peur. La foi protège (pour ceux qui en ont une).

    Combien de personnes sont persuadés que leurs dirigeants œuvrent pour leurs biens ?

    serial (en attende de sa broderie)

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  9. @ serial :

    à la dignité j'ajoute le courage, à la foi(pour ceux qui en ont une) j'ajoute l'amour.
    à nos âmes j'ajoute nos aimé(e)s.

    wendy("parce que c'était lui, parce que c'était moi" )
    de Montaigne parlant de la Boëtie, serial, mon ami!

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  10. moi je n'ai rien à ajouter. réduit au silence par la sensibilité de not' wendy nationale.

    je t'offre le houx de la paix

    peace-houx en anglais

    qui a donné bisous en français

    Bon d'accord, c'est tiré par les cheveux,

    mais, comme y ' a que nous qui veillons à cette heure sur ce blog, c'est pas grave.

    Les lecteurs du Figaro sont au lit depuis 21 heures, ceux du Monde sont encore en train d'essayer de comprendre la dernière chronique de caroline fourest pensant qu'ils y trouveront le germe d'une idée originale, les lecteurs du parisien font passer encore une nuit blanche en essayant de découvrir quel nouveau fait divers macabre les surprendront au moment du petit déjeuner, les lecteurs du nouvel obs sont parti en boite...

    ainsi va le monde. Je vais imiter les lecteurs du Figaro, c'est quand ils dorment qu'ils font preuve de plus de bon sens.

    serial (ami de wendy)

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  11. Bonjour,

    nouvelles !

    3eme lumière pour le WTC7 le 9/11/10 !!

    http://911nwo.info/2010/09/13/action-spectaculaire-a-new-york-le-mouvement-pour-la-verite-allume-un-3e-laser-a-groud-zero/

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  12. avant de, dormir rêver peut être ("hamlet") :

    "September 12, 2010

    A previously unidentified plume of hydrocarbons approximately 200 meters deep has been discovered by scientists on the R/V Cape Hatteras. The new plume appears to run south and east of the Deepwater Horizon site.....the Cape Hatteras collected samples to the west of the main plume, which runs southwest from the well site at about 1,200 meters...showing elevated concentrations of methane and particles present an unusual pattern, but scientists involved in the sampling mission are emphasising that their origin is not yet clear...."National Science Foundation (NSF)

    source nature.com

    bref...les scientifiques scientifisent ...on attend...les élections de mi-mandat ! non, l'indépendance de la science reste entière !

    wendy(définitivement sur le flanc)

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  13. Vous oubliez une chose primordiale, lorsque nous serons à terre, nous verrons nos sauveurs venir du ciel dans des engins sophistiqués et nous ramenant le pain béni dont nous avions oubliés le gout... Le chef charismatique de ses sauveurs s'appellera "Rockefeller"
    L'espoir est sauf n'est-ce-pas, alors pourquoi donc s'inquiéter... Nous sommes entre des bonnes mains crochues...

    Action, Réaction, Solution... La trinité !

    Rejoignez tous et dès maintenant, le front de libération ARS...

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