lundi 10 mai 2010

Un plan de sortie de route

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Voilà qui résume assez bien...

Est-il nécessaire d’attendre de connaître dans le détail les modalités du nouveau plan Européen pour estimer qu’il ne tient pas la route ? Non, car ce qui en est déjà connu suffit pour le démontrer.

En premier lieu parce que l’enveloppe financière de 500 milliards d’euros prévue (hors FMI, qui pourrait apporter jusqu’à 220 milliards supplémentaires) fait impression mais équivaut approximativement à ce qui serait nécessaire de mettre sur la table, si l’Espagne-Portugal et l’Irlande entraient à leur tour dans la tourmente. C’est donc un fusil à deux coups qui a été chargé, là où il une arme automatique serait nécessaire.

En second, parce qu’une mesure importante qui auraient donné un squelette à ce plan qui en manque singulièrement, qui était évoquée depuis hier, a finalement été écartée lors de la réunion des ministres des finances des 27 : l’émission d’obligations par la Commission, garantis par les Etats.

En troisième et surtout, parce que le plan ne va permettre que de gagner du temps, qui risque d’être payé très cher. Car le schéma d’aide à la Grèce est reproduit quasi à l’identique, sur ses deux jambes et en plus grand: mêmes modalités de financement du nouveau plan et mêmes mesure drastiques annoncées, assorties d’un identique calendrier d’application irréaliste. Les marchés vont donc avoir toutes les raisons de réagir en se cabrant, comme ils l’ont déjà fait vis à vis de la Grèce. De considérer que d’autres défauts seront inévitables, au fur et à mesure de l’application du plan, en raison du fait qu’il va précipiter les pays qui en bénéficieront dans la dépression économique.

Le plan a été taillé a minima, semble-t-il sous la pression des Allemands, l’insistance avec laquelle Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont fait valoir leur total accord n’ayant pas d’autre raison que de masquer… leurs désaccords. Paradoxalement, en raison de ses modalités, il a plus de chances d’amplifier la crise européenne que de la stopper.

Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Si Barack Obama a téléphoné à deux reprises en trois jours à Angela Merkel, manifestant ses inquiétudes et pressant son interlocutrice d’agir, ce n’est pas sans un sérieux motif. Pour quelle raison les soubresauts d’un petit pays européen comme la Grèce, et même de quelques autres en supplément, seraient susceptibles de mettre en danger, comme un gouverneur de la Fed l’a exprimé, le redémarrage économique des Etats-Unis qui fait l’objet de voeux fervents ?

Il faut une fois de plus regarder du côté des banques et de leurs relations systémiques pour le saisir. L’exposition du système bancaire américain à celui de l’Europe – qui vient de montrer sa fragilité – est en réalité une inconnue, en raison une nouvelle fois de l’opacité du marché des produits dérivés, et en particulier des CDS. En conséquence, après avoir exporté en Europe leur crise financière, les Américains craignent maintenant que les Européens leur rendent la pareille, tel l’arroseur arrosé.

La BCE détient une des clés de la situation, afin de calmer le jeu dans l’immédiat. Car ce que les marchés attendent – ils ne se privent pas de le faire savoir – c’est qu’elle engage un programme d’achats d’obligations d’Etat sur le marché secondaire, c’est à dire aux banques pour appeler les choses par leur nom. Celles-ci veulent se désengager sur la pointe des pieds d’un marché obligataire qui n’est plus le refuge qu’il était. Le marché (les mégabanques, pour continuer d’appeler les choses par leur nom) veut laisser les Etats et la BCE régler entre eux la crise de la dette publique et s’en laver les mains. Ils savent en effet que le risque est grand pour eux d’être mis à contribution demain, à l’occasion de restructurations d’ampleur de la dette, qu’ils pressentent inévitables.

Curieusement, Olli Rehn, commissaire européen aux affaires économiques, s’est fait dans la nuit le porte-parole de la BCE pour annoncer que des achats de dette souveraine allaient être entrepris.

Que ce soit d’un côté à l’autre de l’Atlantique ou bien entre les Etats et les mégabanques, le même jeu continue, qui consiste à tenter de se prémunir de la contagion des miasmes de l’autre.

Source

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8 commentaires:

  1. bonjour

    avec mon tout beau et tout nouveau statut d'auto entrepreneur
    je viens d'acquérir une très belle machine allemande tombée d'un camion qui me permettra je crois de faire face à mes problèmes budgétaires chroniques, je suis donc à la recherche de collaborateurs :un technicien de préférence ancien cadre de la banque de france ou de la bce récemment licenciés , d'un infographiste ou d'un graveur hors pair avec une bonne dizaine d'années d'expériences , salaires selon compétences et motivations , gros avantages en nature en prévision ...

    ps:à l'attention d'éventuels agents orwelliens des rg "surfant" sur ce blog, cette offre d'emploi est une plaisanterie ...quoi que ...!!!

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  2. Eh, les gens, dites-moi pourquoi après tous les milliards versés aux banques par Bush et Obama, on ne se retrouve pas avec une inflation fabuleuse aux USA.
    Faut-il croire que l'argent n'est jamais descendu dans l'économie réelle ?
    Ou bien cet argent n'était-il que du bluff, destiné à rassurer les marchés ?

    S'il se passe la même chose sur la zone Euro, alors le risque d'inflation est nul. On serait donc en plein dans une énorme machination destinée à faire grossir une bulle sur l'OR !!!
    En parallèle (car les plans du N.O.M. servent systématiquement plusieurs objectifs simultanément), cette machination permettrait de mettre en place les fameux plans d'austérité destinés à appauvrir la classe moyenne.

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  3. on peut commencer a economiser pour payer leur fameux impot européen

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  4. t'en fais pas anonyme , "il" va" descendre "...et de toute façon les magouilles monétaires et boursières vont devenir très accessoires dans un avenir très proche , d'autres événements vont requérir notre attention...

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  5. @foobar
    t'as encore de la thune à économiser... , moi je suis quasi ratiboisé,et le peu "d'excédent"je le claque en bouffe bio , notamment en chocolats ,paraît que c'est bon pour le moral , à voir ?!! pourtant j'en consomme des quantités déraisonnables ...
    bien à toi

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  6. mais non t'inquiete, comme si j'allais cotiser pour payer des slips propres a von fripouille

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  7. Avant de donner l'extrême onction à l'€, je vous disais que le camp d'en face avait plus d'un tour dans son sac.... ils ont fait le choix de reculer pour mieux sauter. Stéph.

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  8. nous savons déja que ce plan ne tient pas la route, c'est le plan du spectacle de l'Europe de la nouvelle star- une chronique amusante à ce sujet:
    http://www.youtube.com/watch?v=YQpPCHHBxfE

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