dimanche 23 novembre 2008

Inflation et déflation

A l'école on apprend qu'il y a inflation, quand la quantité d'argent en circulation dépasse la valeur de biens produite. C'est idiot. La surquantité d'argent n'est pas la cause, mais une conséquence. Quand il y a beaucoup d'argent, mais qu'il ne circule pas, c'est pareil. L'influence sur les prix dépend de tout un tas d'autres facteurs, n'est donc pas non plus forcément un indice fiable. Inflation et déflation n'ont en principe rien à voir avec les prix. Il ne faut pas confondre une augmentation de prix du à une demande plus fort ou une offre plus faible, avec une inflation qui indique simplement que l'argent ne vaut plus rien.

Voilà qui rend la définition plutot inutilisable pour juger la situation économique actuelle. Essayons de démeler un peu tout ça.

Les conséquences réelles d'une inflation sont:
- Trop d'argent, et donc trop de dettes
- Trop de capacité de production
- Trop d'emplois qui deviennent impayables.

Le "trop" doit donc être détruit. C'est ce qui se passe lors d'une déflation.

Le processus déflationaire
- détruit les dettes irremboursables et les crédits pourris, les créancier doivent donc mettre une croix dessus.
- réduit le nombre d'emplois rendus inutile par des fermetures d'entreprises et des faillites.
détruit les emplois pas rentables.

Une déflation est donc une crise économique accompagnée de beaucoup de faillites, de chomage et de réduction des biens.

Chaque déflation commence de façon discrète lors d'une inflation. Les prix continuent de monter, les crédits sont encore énormes. le nombre d'insolvences augmente. On combat l'inflation, en général avec des moyens pas adaptés.

Puis vient le tournant. les prix se stabilisent, la croissance s'arrête, la demande aussi, la déflation double l'inflation. la consommation se ralentit: Quelques uns ne veulent plus acheter, et beaucoup ne peuvent plus.

Les banques s'imaginent qu'elles peuvent contrôler la situation en limitant la distribution de crédits. Mais ce n'est pas la disponibilité de l'argent qui commande la conjoncture, non, c'est le niveau des prix et des interêts par rapport aux attentes. On a besoin d'argent pour payer, pas pour acheter.

Chaque déflation commence donc par une inflation. Aucune inflation ne se finit sans déflation.

On peut etouffer dans l'oeuf chaque inflation, mais pas la déflation. On peut seulement la retarder ou l'accélerer, on peut la supporter ou amortir ses effets à l'aide de manipulations monétaires.

Chaque inflation apporte une bulle de dettes, une bulle des capacités de production, une bulle d'emplois et une bulle d'argent. cela signifie qu'avec un retour des prix à la normale, les capacités superflues restent et le problème n'est donc pas résolu. C'est elles qu'il faut démonter, pour revenir à une économie saine - les syndicalistes vont me lyncher mais je n'y peux rien, c'est mathématique.

Vous imaginez le désastre produit par ce processus de réduction, dans notre situation actuelle. ce sont des billions qu'il faut détruire, avec toutes les conséquences. Cet ordre de grandeur signifie un choc énormes, des entailles sociales considérables, des émeutes et des guerres civiles.

Les gouvernements jusqu'à maintenant ont tout fait pour maintenir l'illusion, n'ont jamais pris les mesures nécessaires, préférant distribuer des milliards suplémentaires pour boucher les trous, puis baissser les interêts pour essayer de relancer la machine, autant de mesures hyperinflationaires qui n'ont abouti à rien, comme prévu.

Une hyperinflation est en principe la même chose qu'un crash déflationnaire: Une destruction de l'argent en trop.

C'est un sacré sale boulot, que chaque gouvernement préfère laisser à son successeur.
J'imagine que c'est le sort réservé au nouveau président américain. Dailleurs entre parenthèse, les mesures qu'Obama a annoncé pour redresser l'économie - lancer des travaux publics à grand renfort de crédits, puisque les USA sont au bord de la banqueroute, ne vont certainement pas arranger les choses. Entre temps, même le dernier couillon devrait avoir compris que le Keynesianisme ne marche pas. Obama fait preuve de naivité et de dilletantisme, la marionette idéale. ca ne va pas être triste.

Le système bancaire actuel est un schéma de Ponzi, comme nous l'avons déjà vu (voir absolument le film "L'argent dette", cliquable à gauche de l'écran "Vidéothèque"). Il ne peut "fonctionner" que si la quantité d'argent, donc de dettes, augmente en permanence. Nous avons dailleurs une inflation (augmentation des prix) permanente d'environ 3% par an. Le marché financier rapporte en moyenne (sur les dernières 20 années) 8% par an. Il faut être abruti pour croire que cela peut marcher indéfiniment. je ne sais plus qui a dit: Le plus gros problème de l'humanité est l'incompréhension totale de la fonction exponentielle.

Une déflation signifie donc la mort du système. Dans les années 20-30, les dirigeants politiques n'ont pas voulu intervenir, pronant la régulation automatique des marchés par eux-mêmes. Que s'est il passé après 1929? Il n'y avait plus qu'un "remède" au problème: La guerre.

Nous sommes à nouveau dans cette situation.

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2 commentaires:

  1. je continuerais à me gratter la tète jusqu'à la fin de mes jours sans avoir la réponse à cette question : "Nos technologies sont le fruit d'intelligences exceptionnelles, d'un travail rigoureux, d'une créativité sans borne ... et pourquoi restons nous toujours aussi crétin dés qu'il s'agit de l'être humain ????" (j'ai quand même une idée de la réponse ...)

    pourquoi aimons nous souffrir, vivre dans l'ignorance et les superstitions, alors que nous avons maintenant tellement d'informations et de savoirs à portée de main ????

    La bêtise humaine restera un grand mystère

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