mardi 11 novembre 2008

La situation à la Réunion

(Hier, 10 novembre 2008, un autochtone - quel mot)

Depuis jeudi dernier, les transporteurs réunionnais ont mis en place des barrages filtrants, des opérations escargots, pour protester contre la hausse de l'essence, et pour obtenir une réduction des prix de 20 centimes d'euros. Réduction dont tout le monde ici profiterait... (n'oublions pas que le prix de l'essence ici est plus cher qu'en métropole...)
C'est donc une série d'embouteillages monstres qui paralyse petit à petit toute la vie et l'économie de l'île qui se met en place.....
Plus de gazole dès vendredi dans les trois quart des stations (ouf, j'avais fait le plein avant!), et dès samedi, c'était toutes les stations de lîle qui étaient concernées, et cela autant pour le gazole que pour le sans plomb....
Les bus ne fonctionnant que périodiquement et difficilement, les élèves ne peuvent plus se rendre dans leurs établissement (on sait bien que ça en arrange certains, mais il y a des élèves que ça contrarie tout de même.) et donc des parents sont très ennuyés car ils ne savent plus à qui confier leur progéniture....
Des touristes ignorants, découvrent la situation à l'aéroport de Gillot.... en attendant qu'un bus parvienne jusqu'à eux.... S'ils pouvaient avoir la bonne idée d'expliquer dès leur retour de vacances (mouvementées et fort peu agréables, pour un début) que personne ne les avait prévenus de la chose, et certainement pas les médias..... (Oui, les médias, vous savez, ces moyens d'informations qui vous préviennent du moindre missile lancé de l'autre côté de la planète....)
Quelques camions citernes ont réussi hier, dimanche, à approvisionner une bonne partie (voire toutes, je ne sais pas) des stations, mais combien de personnes en ont profité? Combien de temps auront-elles pu, ou pourront elles ravitailler les automobilistes?
Inutile donc de préciser que pour aller travailler, il faut se lever tôt... 5 heure dans le meilleur des cas, en comptant 1 heure là où le trajet n'en prend normalement que 20 minutes....
De plus ce sont aussi les ravitaillements des grandes surfaces qui sont aussi menacés....
Les rayons d'une partie des grandes surfaces ont été dévalisés, celles-ci rassurent la population: elles ont des réserves pour au moins deux à trois mois.... Mais si tout le monde se précipite pour faire des réserves, comme cela a été le cas pour l'essence, qu'en sera-t-il de ces deux ou trois mois?
Bref, voilà lela situation qui règne ici, entre coups de gueule de gens épuisés, solidarité, incertitudes.... Et heureusement que demain est un jour férié...!

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Petite correction: Il y a enormément de missiles qui ne sont pas non plus signalés dans la presse. Il y a même quelques bombes atomiques qui sont passées sous silence.

Voilà donc à quoi la vie ressemble (voir aussi le film sur les supermarchés vides, posté plus bas) quand les camions s'arrêtent.
Les reserves pour 2-3 mois me semblent être un mensonge. Plutôt une semaine. Dans certains endroits, par exemple la région parisienne, probablement encore moins. Pour les USA, Hal Turner (posting du 19 octobre 2008) évalue cette periode à 3 jours, avant les émeutes et l'anarchie.

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