Fitch n'en démord pas : la décote grecque revient bien à un "défaut"
Pour l'agence de notation Fitch, la décote de 50% sur la dette grecque, demandée aux banques européenne lors du sommet de Bruxelles mercredi constituerait bien un "événement de crédit". En conséquence, la Grèce devrait continuer d'être classée en catégorie hautement spéculative même si l'agence considère cette décote est une étape nécessaire pour rétablir l'économique du pays. [...] La Tribune
D'après Padhraic Garvey ING-Bank, les autres agences de notation vont faire pareil. Même si les banques acceptent "volontairement" la décote, les investissseurs eux doivent vivre avec un produit dont la valeur est bien moindre que celle qu'ils avaient conclus initialement.
Mais la décision de déclencher les CDS ou pas est prise par le International Swaps and Derivatives Association ISDA).
La tribune écrit hier à 18:09 que "L'Association Internationale des Swaps et Dérivés (ISDA), le régulateur international des marché des dérivés, a bien précisé que les "credit default swaps" ne devraient pas être déclenchés après cette décision volontaire."
D'après une autre source (23:54), il n'y a pas encore de décision officielle mais le ISDA aurait indiqué qu'un élément décisif pour la décision serait l'acceptance ou non de la perte par les investisseurs. Aie.
Garvey estime que les CDS ne seront pas déclenchés.
Les banques seraient bêtes de ne pas conserver l'option des CDS comme outil de chantage envers les Etats, tant que les négociations sont en cours.
Dans le cas ou les CDS ne seraient pas déclenchés, le signal aux marchés est: Si vous achetez les bonds des PIGS vous risquez de tout perdre et vos assurances ne serviront à rien.
Il n'y aura plus que la BCE pour acheter ces papiers pourris (et c'est déjà la tendance, comme nous l'avons vu)
On aurait donc évité un desastre pour en créer un encore plus desastreux.
Et il est à craindre que le sauvetage intempestif de mercredi ne fasse de l'effet que quelques jours.
C'est bien expliqué ici:
Europe Tries To Kick The Can Down The Road But It Will Only Lead To Financial Disaster
The Economic Collapse
Jacques Sapir (sur Marianne):
[...]
- Les marchés, après une euphorie passagère (car on est passé très près de l'échec total) vont comprendre que ce plan ne résout rien. La spéculation va donc reprendre dès la semaine prochaine dès que les marchés auront pris la mesure de la distance entre ce qui est proposé dans l'accord et ce qui serait nécessaire.
- Les pays européens se sont mis sous la houlette de l'Allemagne et la probable tutelle de la Chine. C'est une double catastrophe qui signe en définitive l'arrêt de mort de l'Euro. En fermant la porte à la seule solution qui restait encore et qui était une monétisation globale de la dette (soit directement par la BCE soit par le couple BCE-FESF), la zone Euro se condamne à terme. En recherchant un « appui » auprès de la Chine, elle s'interdit par avance toute mesure protectionniste (même Cohn-Bendit l'a remarqué....) et devient un « marché » et de moins en moins une zone de production. Ceci signe l'arrêt de mort de toute mesure visant à endiguer le flot de désindustrialisation.
- Cet accord met fin à l'illusion que l'Euro constituait de quelque manière que ce soit une affirmation de l'indépendance de l'Europe et une protection de cette dernière.
Pour ces trois raisons, on peut considérer que cet accord est pire qu'un constat d'échec, qui eût pu déboucher sur une négociation concertée de dissolution de la zone Euro et qui aurait eu l'intérêt de faire la démonstration des inconséquences de la position allemande, mais qui aurait préservé les capacités d'indépendance des pays et de l'Europe.
Les conséquences de cet accord partiel seront très négatives. Pour un répit de quelques mois, sans doute pas plus de six mois, on condamne les pays à de nouvelles vagues d'austérité ce qui, combiné avec le « credit crunch » qui se produira au début de 2012, plongera la zone Euro dans une forte récession et peut-être une dépression. Les effets seront sensibles dès le premier trimestre de 2012, et ils obligeront le gouvernement français à sur-enchérir dans l'austérité, provoquant une montée du chômage importante. Le coût pour les Français de cet accord ne cessera de monter. [...]
Photo : Les grecs remercient Angela la "nuisance publique" pour son petit cadeau. L'euro: La paix entre les peuples ...
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Bref ... on n'a gagné qu'un week-end !
RépondreSupprimerOn aura la paix pour aller se recueillir sur les tombes lors de la Toussaint
Profitez-en, il va faire beau !
tout ce cirque pour gagner 2 jours (à quel prix!) ... on n'est pas loin de la fin
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