"Prêt à jeter" sur Arte: retour aux sources de la société de consommation
A la caserne des pompiers de Livermore (Californie), une ampoule brille depuis plus de 110 ans, les premiers bas en nylon en 1940 ne filaient pas, mais la durée de vie des imprimantes d'ordinateur est programmée pour obliger l'utilisateur à en acheter une neuve.
En décortiquant ces exemples, le documentaire "Prêt à jeter" de la réalisatrice allemande Cosima Dannoritzer, diffusé le 15 février sur Arte à 20h40, remonte aux sources de la société de consommation et à l'origine du concept de l'obsolescence programmée.
Très vite, les producteurs ont compris qu'un produit qui ne s'use pas est "une tragédie pour les affaires".
Dans les années 1920, un cartel mondial des producteurs d'ampoules a ainsi raccourci volontairement la durée de vie des bulbes électriques pour accroître la demande du consommateur. Ce cartel Phoebus pénalisait même les membres dont les produits dépassaient 1.500 heures de fonctionnement.
Une dizaine d'années de procès contre Phoebus l'ont contraint à lever les restrictions sur la durée des ampoules. Sans conséquence toutefois. Alors même que le brevet du filament inusable avait été déposé, cette ampoule éternelle n'a jamais été produite.
Passés à la production en série dans les années 1950, l'industrie automobile, l'électroménager, le design et l'habillement sont devenus plus accessibles, symbolisant "l'American way of life", "liberté et bonheur grâce à la consommation sans limites."
"Celui qui croit qu'une croissance infinie sur une planète finie est possible est soit un fou, soit un économiste, le problème c'est que nous sommes tous devenus des économistes", affirme Serge Latouche, professeur d'économie et philosophe.
Loin du consumérisme, un habitant d'Accra, capitale du Ghana, se plaint, lui, "de tous ces déchets envoyés ici et qu'on n'a pas produits", devant une montagne de vieux ordinateurs arrivant régulièrement par conteneurs des pays riches.
Au détriment de leur santé, une myriade d'enfants en brûle les carcasses en plastique pour récupérer les métaux vendus à des ferrailleurs.
Dans un hangar, Mike a entrepris depuis quelques mois de stocker les carcasses de ces vieux ordinateurs dont les étiquettes permettent de retrouver l'entreprise qui les utilisait. "J'établis une base de données avec les numéros de téléphone de ces sociétés... pour un futur procès", dit-il.
A Barcelone, Marcos a refusé de jeter son imprimante bloquée et d'en acheter une neuve. Grâce à l'internet et les réseaux sociaux, il a contacté un Russe proposant des logiciels qui permettent de contourner le blocage programmé de ces équipements après un nombre donné d'impressions.
Romandie News
Le fait que l'usure ou l'obsolésence des produits manusfacturés soit programmée dés l'origine est connu depuis longtemps, cela fait partie du markéting, le systéme repose sur ça.
RépondreSupprimerMais ces dernieres années (mois ?), on vient d'atteindre le seuil de l'absurde.
J'ai vécu 2 anécdotes qui illustrent cela:
Cette année j'ai acheté 2 disques durs(western digital), le premier a fonctionné quelques heures, le second je n'ai même pas pu le formater.
Aprés enquéte, je me suis aperçu que je n'étais pas le seul dans ce cas et que cette mésaventure (2 disques durs de suite) était arrivée à d'autres que moi.
L'explication logique c'est que la firme distribuait simplement des disques durs défectueux (made in Malaysia), et au cas où le client était parvenu à le renvoyer au SAV (faut être ingénieur à la NASA pour comprendre la procédure), elle le remplaçait par un produit provenant d'une autre usine.
Evidemment j'ai changé de fabricant et depuis tout va bien (sauf que j'ai perdu hier 1 tera de données sur un autre DD Western Digital).
Le deuxiéme truc curieux est relatif à un PC portable HP, je me suis rendu compte que la batterie était programmée pour fonctionner seulement 8 mois !!
Qu'on l'utilise ou non, le compte à rebours commence dés la fabrication.
ça commence par des avertissements windows nous enjoignant à changer la batterie puis par des messages au niveau du Bios dés le démarrage du PC.
La même mésaventure est bien entendu arrivé à quelqu'un que je connais et à d'autres qui en parlent sur le net. Il s'agit de cas généralisés, le but étant de vendre des batteries supplémentaires au client éxédé par ces messages d'avertissement (et par la batterie HS), microsoft trempe evidemment dans la combine.
D'aprés ces 2 incidents, j'en ai conclu que les firmes recherchent le profit à court terme même si cela signifie saboter leur image de marque.
Cela veut dire qu'elles ne se projettent pas dans l'avenir, elles se contentent de vivre sur leur acquis et de faire tourner leurs usines quelqu'en soit le prix.
On peut logiqument en conclure qu'une échéance se rapproche et qu'au dela de celle ci ces firmes n'envisagent même pas qu'elles puissent subsister.
Le doc sera diffusé le 15 février sur Arte en début de soirée.
RépondreSupprimerhttp://www.programme-tv.net/programme/culture-infos/2598879-pret-a-jeter/
Merci pour l'info
L'obsolescence programmée est un des piliers du système capitaliste et de longue date :
RépondreSupprimerVers 1910, Henry Ford a envoyé à travers toute les USA ses ingénieurs pour lister les problèmes rencontrés sur sa nouvelle Ford T...
Quelques semaines plus tard : ces derniers reviennent et indiquent des pb et défaillances de freins, de direction, moteurs,.. etc ...
Une seule exception : des goujons sur la carrosserie.
Henry Ford pris illico une décision : baisser la qualité de ceux-ci...
On imagine maintenant ce qui est possible de faire depuis que les connaissances en résistance des matériaux sont totalement maitrisées.
NB : L'électroménager blanc a vue dans la dernière décennie sa durée de vie diminuée de 8 à 5 ans en moyenne.
On dévoile ici toute l'imposture du discours sur l'écologie et l'éthique verte du capitalisme.
Bravo Steph.
RépondreSupprimerEn Algérie et dans plein de pays du tiers monde,
on roule encore avec des voitures
de "collection". Je me souviens qu'un jour
j'avais demandé à un taxi algérien pourquoi il
avait encore cette vieille 504, il m'a dit de
taper sur la carrosserie, j'ai failli m'éclater
les doigts. Il parlait de la solidité de la
voiture aussi bien du moteur que de la
carrosserie.
Ukan